Claudine Hunault, la poétesse à l’écoute des maux
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Podcast – Les inspirantes | épisode 6 – Claudine Hunault, la poétesse à l’écoute des maux
Claudine Hunault se confie le temps d’un podcast sur son parcours, ses quêtes artistiques, littéraire et humaine nous dévoilant son regard singulier sur le monde. Autrice, psychanalyste, metteuse en scène, performeuse, comédienne, les cordes sur son arc sont nombreuses. Finalement, toutes n’en forment plus qu’une lorsque Claudine dépose son regard de poétesse sur le réel de toutes situations. L’échange se tisse autour de son dernier livre paru depuis peu : « Je me petit-suicide au chocolat, à l’écoute de l’obésité ». La vision de Claudine permet de percevoir l’humanité par un autre prisme. En tant que psychanalyste et artiste, son combat de vie de femme devient une danse poétique qu’elle partage volontiers. Milla Studio est heureuse de vous donner à découvrir ce nouveau portrait des inspirantes, celui d’une femme dont chaque tournure de phrases devient un océan de lyrisme là où son propos demeure l’ancrage d’une profonde pensée.
Icebreaker : la bague
L’icebreaker de Claudine Hunault est une bague
Les livres de Claudine Hunault
Je me petit-suicide au chocolat – à l’écoute de l’obésité de Claudine Hunault
« Tant que je mangerai des tartines de Nutella au goûter, ça sera possible que mes parents n’aient pas divorcé ».
L’auteure a mené 10 ans durant une consultation analytique de patients obèses. Elle a reçu et entendu 3 600 patients pour des suivis de plusieurs mois ou années, explorant une maladie d’autant plus complexe qu’elle ne se résume pas à ce qu’on mange.
Récit de cette expérience, ce livre interroge l’origine de chaque obésité et la possibilité de s’émanciper des dépendances – toutes les dépendances – qui ont conduit à la prise de poids. Avec une question centrale : comment cesser de définir les personnes par leur poids ? comment les appeler à briser les récits qui les enferment ? comment déjouer les pièges d’une société qui pousse à consommer à tous crins, y compris des régimes ?
Centré sur la parole des patients, ce texte alterne portraits recréés à partir des innombrables notes recueillies en séance et chapitres d’analyse où l’auteure donne quelques clés de compréhension telles qu’elle les proposait en consultation.
Comme une épaisseur différente de l’air – Claudine Hunault, Nathalie Milon
Claudine : Il y aurait d’autres espaces que les espaces qu’on voit ?
Nathalie : Oui. L’espace de la mémoire dans un lieu. Un espace qui réfléchirait quelque chose.
C. : Qui renverrait vers toi ?
N. : Comme si les murs avaient une vibration. On dit que peut-être les poteries très anciennes
auraient gardé la vibration des voix. C’est un espace de plus. Comme ici ça réfléchit l’espace
du travail, de l’art puisque c’est de l’art qu’il y a ici.
Heretu et les yeux de la nuit – Claudine Hunault
Heretu ne dort plus dans son lit. Il passe toutes ses nuits dehors sous le ciel immense des îles marquises, peuplé d’étoiles. Heretu a sept ans. Il voudrait que les adultes lui parlent et l’entendent. Mais rien ne se passe. Il se sent si seul, si perdu qu’il trouve en lui la force de parler et parle à l’univers entier. Soudain la lune lui répond…
Désir d’Antigone – Claudine Hunault
Autour du mythe d’Antigone, l’auteure brode une poésie œdipienne.
Des choses absolument folles : Une lecture du roman Le Très-Haut de Maurice Blanchot – Claudine Hunault
« Un jour, je décidais que j’avais assez effleuré Le Très-Haut et que j’allais y toucher. Vraiment. Je n’étais pas seule dans le choix. Une phrase m’avait défiée, d’Emmanuel Levinas… : “Des ressources intellectuelles considérables, peut-être démesurées, seraient nécessaires” pour toucher à la poésie d’une œuvre comme Le Très-Haut. La démesure m’allait assez bien, je décidais d’entrer dans le corps du texte et d’y recueillir ma lecture du Très-Haut, sans doute avais-je enfin accepté qu’elle serait inachevée et que du Très-Haut, elle perdrait beaucoup. Ce n’est jamais le texte qui résiste, c’est nous par avidité de le saisir en son entier ».
Le partage littéraire de Claudine Hunault
L’espèce humaine de Robert Antelme
Quand l’homme en est réduit à l’extrême dénuement du besoin, quand il devient “celui qui mange les épluchures”, l’on s’aperçoit qu’il est réduit à lui-même, et l’homme se découvre comme celui qui n’a besoin de rien d’autre que le besoin pour, niant ce qui le nie, maintenir le rapport humain dans sa primauté. Il faut ajouter que le besoin alors change, qu’il se radicalise au sens propre, qu’il n’est plus qu’un besoin aride, sans jouissance, sans contenu, qu’il est rapport nu à la vie nue, et que le pain que l’on mange répond immédiatement à l’exigence du besoin, de même que le besoin est immédiatement le besoin de vivre. Levinas, dans diverses analyses, a montré que le besoin était toujours en même temps jouissance, c’est-à-dire qu’en mangeant, je ne me nourrissais pas seulement pour vivre, je jouissais déjà de la vie, m’affirmant moi-même, m’identifiant à moi dans cette première jouissance. Mais ce que nous rencontrons maintenant dans l’expérience d’Antelme qui fut celle de l’homme réduit à l’irréductible, c’est le besoin radical, qui ne me rapporte plus à moi-même, à la satisfaction de moi-même, mais à l’existence humaine pure et simple, vécue comme manque au niveau du besoin. Et sans doute s’agit-il encore d’une sorte d’égoïsme, et même du plus terrible égoïsme, mais d’un égoïsme sans ego, où l’homme, acharné à survivre, attaché d’une manière qu’il faut dire, objecte à vivre et à toujours vivre, porte cet attachement comme l’attachement impersonnel à la vie, et porte ce besoin comme le besoin qui n’est plus le sien propre, mais le besoin vide et neutre en quelque sorte, ainsi virtuellement celui de tous. “Vivre, dit-il à peu près, c’est alors tout le sacré.”
Maurice Blanchot
Le podcast : les inspirantes
Chaque femme détient en elle une force indéniable.
Les inspirantes, donnent la parole à toutes les femmes. Les langues se lient et se délient.
À elles, à vous, à nous, à nos combats menés, à nos projets bâtis, à nos réussites.
Voici des portraits de femmes qui nous inspirent.
Avec les inspirantes, Milla studio met en lumière, l’étincelle de chacune. Cette force qui transforme et influence notre monde au quotidien. Découvrez nos podcasts et portraits vidéo associés.